Dernière période suisse (2011/2015)

Cette période peut se décliner comme une synthèse de ce que Roosevelt a fait en peinture et dessin jusqu’à alors. Il revient aux compositions plus complexes et plus intrigantes – qu’il avait délaissées les années qui ont précédé cette nouvelle phase – et ne cesse de jouer avec les références, notamment en rapport aux peintres flamands tels Vermeer, Rembrandt et Van Gogh, et à l’héroïne carrollienne « Alice ».

Cette dernière, d’ailleurs, a servi de thème pour le dernier tableau à l’huile que l’artiste a produit, « Alice à la poire ». Là, la frontière entre le travail en peinture et celui en bande dessinée s’est atténuée jusqu’à la disparition. En effet, le chef-d’oeuvre de Lewis Carroll n’a cessé de hanter le roman graphique « CE » que Roosevelt a publié entre 2007 et 2019, ne serait-ce que par la présence de son personnage Alyss.

Un dialogue entre les deux modes d’expression s’est noué, au point de les rendre indissociables dans l’oeuvre de l’artiste. Si on voulait y voir une lutte pour une place dominante, nous pourrions dire que la bande dessinée est sortie gagnante, puisque Roosevelt a cessé de peindre en 2015. Mais, dans son esprit, il n’existe pas de séparation entre les arts – il évoque, d’ailleurs, la forte influence que la littérature et le cinéma ont toujours exercée sur lui – et tout ce qui compte pour lui est la célébration de la vie dont ils sont les hérauts.